Admissions obstétricales en réanimation : des leçons à tirer pour l’organisation des soins ? - 07/09/15
Résumé |
Introduction |
L’hospitalisation en réanimation et en unité de soins intensifs (USI) des femmes dans le contexte obstétrical est encore peu explorée en France et pourrait dépendre non seulement de la sévérité du tableau clinique, mais aussi de l’offre de soins [1 ]. L’objectif principal de ce travail était de décrire en population le taux d’admissions obstétricales en réanimation et en USI, ainsi que l’organisation des soins, globalement et en fonction des régions françaises.
Matériel et méthodes |
Nous avons réalisé une étude prospective en population sur la morbidité maternelle sévère–étude EPIMOMS–dans 6 régions de France (Alsace, Auvergne, Basse-Normandie, Île-de-France, Lorraine, Rhône-Alpes, 183 000 accouchements, mai 2012–mai 2013). Ceci nous a permis de décrire l’incidence des admissions obstétricales en réanimation et en USI pour l’ensemble des régions, puis séparément par région et par type de service (réanimation ou USI). La proportion par région des maternités disposant d’une unité de soins continus (USC) a été également rapportée. Nous avons enfin décrit globalement et par région la proportion des admissions pour hémorragie obstétricale en réanimation ou en USI.
Résultats |
Parmi les 2708 femmes ayant présenté un évènement maternel morbide sévère et qui ont été incluses dans EPIMOMS, 521 ont été admises en réanimation et/ou en USI, soit 2,9femmes pour 1000 accouchements. Ce taux d’incidence était plus élevé en Alsace (4,4/1000) et en Île-de-France (3,3/1000) et plus faible en Auvergne (1,5/1000) et Lorraine (1,6/1000). Seulement 18 % (93/521) des femmes ont été hospitalisées en USI. Cette proportion était plus faible en Île-de-France (12 %) et en Rhône-Alpes (13 %) et plus élevée en Auvergne et en Lorraine (37 % et 33 % respectivement). Dans ces 2 dernières régions, la quasi-totalité des maternités étaient associées à une USC contre 60 % en Alsace, 77 % en Rhône-Alpes et 79 % en Île-de-France. Globalement, l’indication la plus fréquente d’admission obstétricale en réanimation ou en USI était l’hémorragie obstétricale (45 % des admissions obstétricales en réanimation ou en USI, 1,3/1000 accouchements). Cette proportion était plus faible en Auvergne (37 %) et en Lorraine (28 %) qu’en Île-de-France (45 %) et en Rhône-Alpes (56 %).
Discussion |
Le taux d’admissions obstétricales en réanimation et USI varie beaucoup d’une région à l’autre et est plus faible dans les régions ou les maternités sont associées à une USC, notamment les hospitalisations pour hémorragie obstétricale. Ces résultats suggèrent que l’offre de soins disponible localement influence la stratégie de prise en charge des femmes présentant une complication obstétricale grave. L’analyse des circuits de soins permettrait de préciser l’effet de l’offre sur la santé des femmes.
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Vol 1 - N° S1
P. A119 - septembre 2015 Retour au numéroBienvenue sur EM-consulte, la référence des professionnels de santé.
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